Le monstre du Loch Ness

Publié le par Pollux-de-Castor

DEP

Le monstre du Loch Ness

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Apparaîtra ?

N’apparaîtra pas?

 

Voilà des décennies que la DEP (Demande d’Entente Préalable) et ses frasques aquatiques font jaser le landernau. Nos syndicats signataires, en rang d’oignons, télé-objectifs en bandoulière, depuis des lustres immémoriaux poireautent sur les bords du lac Conventionnel à l’affût de la moindre risée (doux euphémisme) à la surface des flots ministériels impavides.

 

Mais le facétieux saurien UNCAMien infiniment se joue de toutes attentes, de toutes prévisions, de toutes promesses, et surtout de toutes signatures officielles. On le voit par ici, on le voit par-là, lorsqu’on le pensait à jamais disparu dans les gouffres abyssaux de son Loch, il pointe de re-chef son chef. Bref, de disparaître pour ré apparaître de nouveau, sous une forme hybride ou une autre, il ne cesse…

 

EPP (Évaluation des Pratiques Professionnelles), référentiel, seul son petit sobriquet à travers les décennies change…

 

Pour autant, ce fossile moyenâgeux vient du tréfonds des âges. D’une époque, presque demi-séculaire, où l’administration française n’avait rien à envier à celle des romans de Kafka.

 

Nous-mêmes, kinésithérapeutes d’aujourd’hui, nous ne nous séparions qu’à peine de la branche néandertalienne des « infirmières-masseuses » , se dénommant ainsi, car elles ne se délestaient que très rarement de leur massue.

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A ce jour tout scientifique un tant soit peu rationnel ne peut que s’étonner de l'insolite survivance de cet archétype ancestral si loin de son biotope originel. Comment la DEP fait-elle pour subsister ? De quoi se nourrit-elle ? Comment se reproduit-elle ? Où pond-t-elle ses œufs ? Comment n’a-t-elle pas disparu, à l’instar de ses monstrueux congénères, à l’avènement de l’Aire Informatique ?

 

Voilà bien le mystère que nous allons tenter de percer aujourd’hui.

 

Du biotope de la DEP
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La DEP est née sous un climat très particulier - je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans (d’exercice) ne peuvent pas connaître. Une atmosphère bien plus chaleureuse qu’aujourd’hui où chacun gambadait nu à travers champs et forêts, telle la gaie libellule, croquant des pommes en veux-tu en voilà sans se prendre un méchant coup de pied au derche hors du Paradis Terrestre. Celui de la gestion du médical à la bonne franquette.

 

Le médecin-conseil de l’époque, sorte de papy-gâteaux, n’avait strictement rien à voir avec celui d’aujourd’hui, robot binaire, raie gominée, pompes cirées, glacial, calculateur, l’œil rivé en permanence sur sa calculette, ses obligations de résultat et sur sa carrière.

 

Le Sarkozyland et ses clameurs de bottes n’avaient pas encore cours. Madame Rose et l’OMS ne rêvaient pas de faire fructifier les avoirs boursiers d’Adventis. On vivait alors - heureuse félicité - en un semblant de démocratie bon-enfant.

 

Le médecin-conseil d’alors gérait son petit cheptel médical et paramédical en patriarche, appelant l’un, négociant comme vendeur de tapis tel coefficient avec l’autre, un nombre de séances prescrites avec un troisième. De même, il était très aisé de le joindre au téléphone (aujourd’hui, autant s’adresser à Jeanne d’Arc par ses voix). Bref, il avait dans l’air cette chose à présent devenue curiosité troglodyte ; le sens de la « communication ».

 

C’était le médecin-conseil de famille. Rien à voir avec le banquier-conseil d’aujourd’hui, au cochon-tirelire qui couine sous le bureau.

 

De plus, pour les férus de sociologie, nous sortions à peine de l’après-guerre, du Gaullisme, et de l’économie « dirigée » (sur laquelle Nicolaï 1er nous fait, quoi qu’à rebrousse-poil, un nostalgique flash-back).

 

Aujourd’hui les choses de la DEP sont très différentes. Tout d’abord parce que le mépris interpartenaires Conventionnels est de mise (c’est à celui qui grugera l’autre et s’assoira sur la parole d’Etat), que la quantité d’actes médicaux a littéralement explosé, et qu’enfin, par souci d’économie, la sécurité sociale a drastiquement lessivé son personnel. Nous en arrivons donc à cette curiosité que, pour raison d’engorgement du système contrôleur, à peine 1/10ème de nos DEP étaient visionnées en l’an 2000…

 

L’absurdité de la paperasserie absurde était donc à son comble et vécu d’égale manière par tous. Le système devenait inintelligible…

(lire la suite)   

Publié dans Editorial

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