Archives de "Mon petit doigt m'a dit..."

Médical

Le Fort Knox des Budgets d’Etat

 

Les dépenses de la kinésithérapie sont relativement stables depuis plusieurs années.

Si l’on peut toujours concevoir quelques aménagements, le double-zéro après la virgule, RIEN ne justifiait la création de mesures aussi brutales et coercitives que sont les « référentiels-kiné » et dont personne ne peut aujourd’hui prévoir, de près ni de loin, les conséquences sur le train de vie des cabinets libéraux (77% de la profession).

 

Rien, si ce n’est l’appétence insatiable des derniers gouvernements à considérer le médical comme leur réserve d’or dormant et le « régulateur-tampon » des déficits d’Etat. Nous voyons bien en cette période de crise planétaire et de disette des « rentrées fiscales » - et sans que notre comportement financier puisse être jugé « déviant » - combien de nouvelles mesures astreignantes pleuvent sur nos pauvres têtes…

 

Même si, de prime-abord, cela peut en surprendre plus d’un, depuis la fin des années 1980 l’idée a prit forme dans les circonvolutions fiévreuses du cerveau législateur que les mannes financières colossales qui transitent par le médical peuvent être source de bénéfices, tout du moins d’économies (ce qui revient au même), et devenir une « plate-forme financière », sorte de gamelle commune où viendraient ripailler bien d’autres budgetophages sociaux que les blouses blanches. Pour cela - idée lumineuse - il suffisait d’augmenter les gains, de limiter les frais, et de répartir différemment les subsides, la Sécu devenant Grand Trésorier du royaume (son budget, de mémoire, étant à lui seul l’équivalent de celui de l’Etat).

 

Donc l’impôt « social » est né (CSG, RDS, franchise médicalisée, etc.) bien mieux tolérés par le populéum suant et usinant que l’impôt direct (on cotise pour sauver « sa » Sécu, « ses » soins, et non plus pour le salaire de ces « feignants de l’administration » ou les repas « d’affaires » du maire).

 

Parallèlement la nécessité de « contrôler » tout azimut les hommes en blanc s’instaura.

 

Finalement, pour bien lier la sauce et faire passer en douceur le suppositoire d’Etat, il convenait de créer un vent d’anxiété collective. C’est ainsi que le grand méchant « Trou de la Sécu », sorte de monstre horrifique peu ou mal identifié vînt de ce jour chroniquement hanter les chaumières via le tube cathodique...

Trou-de-la-S-cu.jpg

Que l’on « tonde » le médical, certes. Nous ne savons nous y opposer. Que l’on s’assoit sur la santé, le confort de vie, voir tout bonnement sur la vie de nos concitoyens, re-certes. Là encore personne n’a voix au chapitre. Mais que l’« on » cesse tout du moins de nous prendre pour des décérébrés, et qu’« on » est la pudeur et l’humanité de ne pas nous mentir…

 

S’il s’agissait réellement de « contrôler » les dépenses du médical - ce qui peut se concevoir, voir même s’avérer indispensable - il existe bien d’autres manières de s’y prendre, d’avantages respectueuses des acteurs de terrain et de leurs patients, que d’appauvrir incessamment le praticien et la qualité de ses soins (- 57% de pouvoir d’achat pour le seul kinésithérapeute en 30 ans). A commencer, mesure basique s’il en est, par savoir « anticiper » - mot semble-t-il inconnu au lexique de nos institutionnels - les flux démographiques de la population et ceux du monde-soignant. Pour cela, rien de plus simple, il suffit de croiser deux courbes, de les projeter sur un diagramme anticipatif, et de prévenir l’infrastructure nécessaire.

 

Le Gap, dont on nous demande constamment d’assumer les dérapages, c’est que le budget annuel alloué à la kinésithérapie repose sur une réalité économique et non sociale. « On » ne cherche pas à savoir si la population française vieillit et donc devient nécessiteuse - et je dis bien nécessiteuse - de soins d’autonomie, ni si la pandémie de grippe A nous enverra tous au front, mais de combien sera le PNB. Il s’ensuit, évidemment, un trou béant d’illogismes analytiques et d’incohérences sociétales en parfait déphasage avec les réalités de terrain… que l’« on » nous fait payer au prix fort.

 

Nous ne sommes pas coupables ni avons à pâtir de notre succès. Nous n’avons pas à rougir d’être d’utilité publique et plébiscités en tant que tel. Mais l’Etat, lui, est hautement responsable de feindre de ne pas l’entendre, de ne pas prendre en compte les souhaits de ces concitoyens, de ne pas savoir prévenir ni user avec souplesse des numerus clausus et des flux migratoires de professionnels. Bref, de n’avoir aucune Politique de Santé, mais une politique plus honteusement « comptable »…

 

Nous arrivons donc à cette absurdité anthropomorphique que, justement parce que nous sommes nécessaires et indispensables à la Communauté, donc que nous pesons toujours plus (pas beaucoup plus) sur le budget médical, il convient de nous éradiquer à grandes-eaux…

 

Si la kinésithérapie, sans doute plus que tout autre corps dans le médical, prendra de pleine-face le déficit fiscal de la « Crise », ce n’est certes pas parce que cela est juste ou qu’elle est inutile, mais parce qu’elle en est le Petit Poucet, que ses capacités d’opposition et de nuisance face à l’oppresseur d’Etat sont quasi-nulles et, cela est bien connu, que les prédateurs s’attaquent toujours en premier à l’animal le plus chétif du troupeau…

 

Par Ordre
a(na)lphabétique

 

alphabet-1.jpg  

A l’instar de nos grands Académiciens, l’Ordre semble s’être piqué au jeu du dictionnaire.

 

La première cession fut celle du A.

A comme An zéro et Avènement (loi de santé publique du 9 août 2004).

Mais aussi comme Autocratie, Arrogance et Argent facile, intronisation en force au mépris du souhait de toute une profession, et cotisation la plus onéreuse (et de très loin) de tout le paramédical.

 

La seconde fut celle du B.

B comme Boulettes, Bévues, Bourdes, Balourdises.

Ce fut l’inénarrable fiasco du « procès de Toulouse », la monté en puissance d’Alizé, le syndicat anti-ordre, que personne n’a su ni prévoir ni enrayer, et celle de la com. catastrophique (que l’on pourrait également ranger dans les C tant à elle-seule elle mérite deux chapitres).

Mais également celle des Boulets, des Burnes, et du Bricolage, et nous ne pensons évidemment pas à un certain président de CDO, dont l’Ordre et la ville rose se seraient volontiers passés de la Bublicité…

 

La troisième est celle du C, placé sous l’égide des arts.

C comme Code de déontologie, ce monument de la littérature (best-seller vendu à 50 000 exemplaires dès sa première parution !)

Comme Cinéma, celui que nous fit à l’affiche la Câline Céline sous les abribus.

Comme Chorégraphie, celles des valses-hésitations de ce jeune (presque) premier, Renié Couratier, et de sa petite farandole des Chaises musicales.

 

Souhaitons que le quatrième opus, celle du D, soit consacré au Dialogue retrouvé, aux Débats constructifs et à la Démocratisation de l’Ordre. Mais nous en Doutons fort car, assurément et avec peu de Doute, elle sera également celle de Didier Aimes-nous…

A moins qu’elle soit tout bonnement celle du Début du Déclin…

 

Vivement le Z et son Zapping…

Le (Van) Requiem de la kinésithérapie

 
idmignonnes.jpg


C’est en rang serré et dans un sympathique dés-Ordre (où diable était-il donc passé d’ailleurs, cela ne lui ressemble pas ?) que nos warriors signataires, au coup de sifflet, se sont rendus à la petite convocation du directeur de l’UNCAM, ce 17 septembre.

 

But du jeu ; marquer trois pions contre son camp.

 

Ce fut fait aisé et l’affaire rapidement ficelée, le savoir-faire (à défaut de le faire savoir) ne manquant pas à nos champions du syndicalisme triomphant. Question d’entraînement.

 

Rien de neuf, donc, sur le terrain. La cohésion d’ensemble, la discipline, l’allégeance à l’arbitre et l’esprit d’équipe furent, une fois de plus, remarquables.

 

La Fédé, toujours capitaine en titre, signa la feuille de match comme un seul homme et sans hausser sourcil. Puis, de retour en ses terres, trépigna du pied selon son habitude et en appela dans ses tribunes au courroux et au soulèvement des masses usinant (contenu le courroux, tout de même). Il faut bien conserver son image de syndicat revendicateur. Le populisme, c’est un métier…

 

UNION, hybride bicéphale mi-OK mi-SNMKR ratifia au Gallo. Il faut dire que le « grand frère », le SN, par trop occupé par son petit jeu des chaises musicales, fut le grand absent de ces pseudos négociations uncamiènnes. Ses préoccupations, ces temps-ci, semblant bien autres que la défense de la corporation.

 

Il faut dire à son actif qu’actuellement la mer est particulièrement calme et sans une ride pour la kinésithérapie. Autant profiter de l’accalmie pour se refaire une petite santé…

 

Mais, après tout, raison lui est donnée, pourquoi s’y rendre à cette « négociation » ?

Le match, comme toujours avec l’UNCAM, est truqué d’avance et l’arbitre acheté.

 

Sachez tout de même, Monsieur Van Requiem, que vu des tribunes vous n’êtes pas beau-joueur. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire…  


Le cadre conventionnel

 Cadre-de-la-convention.jpg

 

C’est un secret de polichinelle ; la profession traverse une crise financière et identitaire sans précédent.

 

Perte de 50% de notre pouvoir d’achat en trente ans.

Onze années de non-revalorisation de notre lettre-clé (1998).

Une « NGAP 2000 » qui a modifié, certes, quelques actes de la nomenclature, mais en a profité insidieusement pour diminuer notre taux-horaire en exigeant toujours plus de présence « individuelle » auprès du patient.

Une chute considérable de nos retraites avec l'abolition de l’ASV.

L’avènement d’un Ordre boulimique et, dans l’instant, sans effet sur notre quotidien professionnel autre que coûteux.

La mise en place progressive des « référentiels-kiné ».

Sous peu, la probable perte de notre liberté d’installation.

 

Nous serions tentés de dire : « N’en jetez plus ! ». Mais, hélas, « on » en jette encore et encore…

 

L’illusion du « travailler toujours plus pour gagner la même chose » et des dépassements d’honoraires devenus pratiquement institutionnalisés ont longtemps camouflé cette vérité et leurré le professionnel sur sa réalité économique et la paupérisation progressive de son activité. En trois décennies, nous avons imperceptiblement mais consciencieusement « compacté » notre clientèle/heure ou - pour ceux du dernier cercle de la kinésithérapie individuelle - pratiquement doublé nos horaires de travail pour parvenir à « sortir » malgré tout un niveau pécuniaire quasi à l’identique des années 1980. Sauf à considérer les Stakhanovistes, force est de reconnaître que nous avons graduellement troqué le maintien de notre chiffre d’affaire contre une baisse considérable de notre qualité de vie et de nos libertés.

 

Mais l’enclos conventionnel, harassé, frise les limites de sa plasticité, et le cheptel, l’écume aux lèvres, menace à tout instant de le rompre.

 

Lorsque le SNMKR (l’un des deux syndicats signataires des conventions) titre « Négocier a t-il encore un sens ? », loin d’y voir comme certains du défaitisme, nous y apercevons au contraire une note de réalisme et une prise de conscience. Et la prise de conscience, c’est le début du changement.

 

Il serait, à notre sens, suspect et partisan de pointer du doigt telle ou telle centrale représentative dans ce navrant constat et cette logique de l’échec entamés maintenant depuis trois décennies. Les responsabilités ou, pour tout dire, les irresponsabilités, sont largement partagées en ce domaine. C’est l’accumulation au jour le jour des petites défaites, des mal-négociations, d’une certaine permissivité, voir d'une lâcheté chronique, envers l’UNCAM, des rivalités de clocher, des luttes intestines pour le pouvoir, de la médiocrité de certains, de carence du sens visionnaires, qui ont fait le lit de notre grande déroute.


Chacun, à sa manière, a participé à retirer sa petite pierre de l'édifice kiné...
 

Mais c’est aussi, et cela est à la décharge de nos syndicats, la passivité endémique et l’absence totale de réactivité de la part d’une profession uniquement concernée par son ego d’affaire et auto-centrée sur son petit pas-de-porte de boutiquier.

 

Aujourd’hui, un nouveau « chantier » pharaonique, vital pour l’avenir de la profession, s’ouvre avec l’UNCAM. Il y aurait-là, certainement, pour des hommes courageux et éclairés, la possibilité de refaire valoir nos droits, notre identité, de parler haut et fort, et de rompre avec trente années d’échecs diplomatiques. Il y aurait-là, certainement, la possibilité d’organiser un consortium syndical s’exprimant - une fois n’est pas coutume - d’une seule voix, intelligible. Il y aurait-là, certainement, la possibilité de mettre dans la balance la menace d'une rupture unilatérale de la Convention si l'on poursuit de nous prendre pour des moutons à tondre, en ne perdant pas de vue que nous n’étions finalement pas moins bien traités lorsque nous n’y étions plus, sous sa coupe…

 

Mais, avons-nous ces hommes courageux et éclairés ? Là est toute la question…


Involution
 Involution-copie-1.jpg

Le tour de passe-passe du kinésithérapeute libéral, peu ou prou et qu’importe les extra et les spécialités locales, est d’environ 17 euros sur l’ensemble du territoire.

 

Si l’on respecte au pied de la lettre « l’esprit » de la NGAP, nous verrons deux patients de l’heure, soit un bénéfice hors charges de plus ou moins 35 euros.

 

Ors, de ces charges, parlons-en ! Que l’on prenne le problème comme on le veut, moi, à la fin de l’année, j’ai lâché 50% de mon maigre pactole aux divers pique-assiette. Il me reste donc à peine plus de 15 euros de l’heure pour payer mes impôts directs, la TVA sur mes cahouettes, l’EDF, et le toilettage de mon pitbull (que j’ai baptisé - allez comprendre quel Van m’a poussé ? - Roek).

 

Arrivé à ce point de notre réflexion, et après vingt ans de bons et loyaux services de vache à peler, une idée salutaire m’a brusquement traversé l’esprit ; ma femme de ménage (20 euros de l’heure charges comprises) me coûte plus cher que je ne gagne en temps équivalent de bagne !

 

Sur la grille de départ, moteurs arrêtés, déjà elle me fout une toise…

 

Donc, comme je suis un garçon pragmatique et soucieux de justice économique - et surtout d’arrêter d’être pris pour un pigeon à traire - je l’ai, moyennant une engueulade en portugais dont la pudeur m’interdit ici de reproduire les sons exotiques, remercié.

 

Après la secrétaire il y a trois ans, puis le comptable l’année dernière, ça commence à faire un peu Beyrouth au cabinet ces temps-ci…

 

Bien sûr, depuis, je me tape la balayette (nippone) deux fois par semaine, les chewing-gums de ces salopiots incurables collés sous les sièges de la salle d’attente, les revues rayon recettes déchirées par leurs mères, et le trône à récurer (car - allez savoir pourquoi ? – « ils » ne viennent qu’une demi-heure par jour chez vous, mais « ils » ne peuvent s’empêcher de déposer leur offrande dans vos wc ! Là, il y a un vrai problème d’autonomie de vol…).

 

Seulement, arrivé en fin de mois - et je suis bien payé de mes efforts ! - c’est avec ravissement que je place mes quatre billets de cent euros dans ma petite tirelire à vacances - ceux qui allaient jadis à mon ex-femme de ménage et chez Nicolaï. Bien que, par goût cette année, j’aie préféré m’acheter avec mon petit pécule chichement gagné de la taxe carbone et 15% d’augmentation de mon foncier…

 

Alors, Nicolaï, tu as bien raison d’écarter de l’allégement de la taxe professionnelle ces parasites du système que sont les libéraux - à la lanterne les aristos ! - car nous, pour sûr, on n’embauche plus bien fort. On serait même plutôt, par les temps qui courent, dans la débauche tout azimut…

 

Ca me fait juste un tout petit peu mal au filochard de savoir, qu’en plus, on va devoir se les tartiner tes nouvelles taxes diverses et variées pour compenser le manque à gagner de tes coffres…

 

D’habitude avec toi, les paramédicaux, on n’est juste que perdants. Mais là - bonjour l’artiste ! - c’est au carré que tu nous la joue l’Arlésienne !

 

Tes « solutions » pour relancer l’activité des entreprises, dis Nicolaï, tu les fais aussi en packs glycérinés ?…



One point pour la kiné!


jpg_Malika_Menard_0412-b9b85.jpg
 



























L'avantage d'un blog aussi confidentiel que le mien, c'est que l'on peut s'autoriser à certains messages d'ordre personnels sans que personne ne vous colle illico au piloris. Alors, pourquoi s'en priver?

Habituellement, je n’ai pas un grand béguin, il faut bien l’avouer, pour les agapes télévisuelles telle Miss France.

 

Pour autant, j’ai suivi la dernière mouture de ce week-en, bières ouvertes et pizza dégoulinant entre les doigts, avec la plus grande attention.


Normal, direz-vous, lorsque Malika, Miss Normandie et donc notre nouvelle reine de beauté nationale, est la fille prodigue d’un de nos confrères kinésithérapeute préféré (et, accessoirement, la filleule de votre serviteur).

 

Je connais un papa qui doit être bien fier ce soir et marcher sur un petit nuage rose !
 

Et un Pollux qui regrette amèrement d’avoir dit un jour que si elle continuait, Malika, de s’empifrer avec les meringues, elle deviendrait un boudin. Comme quoi ma vision de l’avenir accepte quelques singularités…

 

Alors, toutes mes félicitations et un gros bisou sur le front à Gilles et Armelle, les parents de cette bien jolie plante et, bien sûr, à notre impératrice. Je suis fier, fier, fier, de la famille Ménard!

 

Gillou, je dois bien te l’avouer, en vingt-cinq ans d’amitié, on peut dire que tu m’auras surpris plus qu'à ton tour ! Et surprendre encore Pollux, ça n’est pas donné à tout le monde…


As-tu songé à combien tu pourrais négocier à présent un léger don de ta personne aux banques du sperme ? Sûrement plus qu'au prix de l'AMK...

 

P.S. : Malika, si tu parcours ces quelques lignes, je fais un petit apéro-bouffatoire pour les vingt ans du cabinet. Penses-tu qu’entre le Festival de Cannes et l’inauguration du Mondial de foot en Afrique du Sud, Madame de Fontenay te laisserait t’échapper une seconde pour animer ma soirée ? Si tu pouvais venir avec ta petite écharpe tricolore et ta casquette en rubis, çà ferait trop top chez les betteraviers !

 

Re-P.S. : Au passage, si tu pouvais me gauler le numéro de portable de Miss Provence...




La joyeuse épopée des samouraïs de la kinésithérapie



Bouddha Bronze OX4321 Gw

 

L’AMK en berne flotte sur la marmite.

 

La littérature syndicale en cette fin d’année, que ce soit celle des Bergeronnettes ou de l’UNION qui fait pleurer (ne parlons plus, une fois pour toutes, du SNMKR qui, pour l’heure, cherche désespérément les clés de son Solex) est aux chuchotements virilement protestataires. On caquette dans les coulisses, on jacasse dans la pénombre, on confabule dans les travées, on se pousse mutuellement du coude, on épistole à tours de bras, on invective dans ses colonnes à l’émeute populaire, on assure que si rien ne change on quittera - cette fois-ci, craché-juré, c’est promis ! - la tables des négociations. Bref, on se saoule à sa propre logorrhée comme poilus au gros rouge avant que de ne surtout jamais monter au front…

 

C’est la jacquerie des acariens aphones, la révolte des ballerines, l’insurrection des lapereaux.

 

Pas de risque cependant pour les Hauts-Maréchaux des centrales, bien terrés dans leur bunker plaqué en pépites cotisantes, le Van du boulet passera assurément au-dessus de leurs oreilles averties, et le parachute est doré. Seuls les troufions des premières tranchées manouvrières et les majorettes du décorum se feront dégommer comme petits soldats de plomb à ouverture de chasse. La corvée des latrines, c’est eux, les kinés du landernau, qui vont se la gaufrer…

 

Durant ce temps, certes moins verbeux mais bien plus pragmatiques, les syndicats de la médecine claquent à l’en dégonder la porte de l’UNCAM et ébranlent l’édifice gouvernemental. Vent-de-Requiem, médusé, en est de ses sabots fourchus et commence fébrilement à compter ses jetons de présence pour un reclassement en zone rurale. Dame Rose entame lyne funèbre, le doigt déjà sur le fusible à faire sauter…

 

Lorsque la kiné morigène, l’UNCAM allume ses fumigènes.

Lorsque la médecine gronde, l’UNCAM creuse sa tombe.

 

Ca n’est évidemment pas aux nôtres de syndicats de la kinésithérapie qu’un tel manque de sens civique et de courtoisie gouvernementale incomberait. Nous, en bons samaritains de la para-médecine troglodyte, nous préférons le tact et la mesure des honoraires de mendigotes et batifoler culs-nus par de-vers les campagnes arborescentes, plume d’autruche en troufignon, gloussant comme dindon de la farce à 15.30 euros de l’acte ou à BAC+2 dans les grilles salariales. Car soi, contrairement aux autres professions forcément vénales du médical, on renâcle à gagner honorablement sa vie à la sueur de nos mains. Gagner de l’argent sur la santé des autres, c’est caca ! 

 

Nous, nous sommes les âmes bien-nées qui n’attendent pas la revalorisation du nombre des années…

 

On est les dentellières, les petites lavandières qui lavent plus blanc que blanc. On travaille pour la beauté du geste, l’emphase, la grandiloquence, et parce qu’il faut bien qu’on assume en lieu et place du corpus soignant, forcément corrompu, cette histoire de pomme, de serpent et de gonzesse qui la croque. Sans parler du cou-de-pied au derche hors du paradis terrestre…

 

Et quoi dire de tous ces petits hindous qui gambadent avec des cannes anglaise en allumettes ? C’est forcément de la faute Originelle de la kinésithérapie. Honte à toi vil masseur aux honoraires de femme de ménage ! Le Tiers-monde crève de faim et tu ne travailles que dix heures par jours à 3 000 euros brut par mois ! Nécessairement cela n’a rien à voir avec les ophtalmos ni les chirurgiens qui gagnent dix fois notre salaire sans le moindre état d’âme…

 

Pour autant sont-ils moins agissants ou moins humains que nous, n’apportent-ils pas autant ou davantage de confort aux existences souffrantes ? Sont-ils moins « professionnels » ? Là, je joue mon joker.

 

Je crois bien qu’ils sont surtout moins benêts.

 

Mais, inutile de vilipender plus avant, nous avons les syndicats, l’Ordre et la lettre-clé que nous méritons.

 

t4130147 
 

Cendres d’inconséquence s’infiltrant au travers des mailles de nos faiblesses et de notre laisser-faire endémique, ils sont le reflet exact de nos choix ou - le plus souvent - de nos non-choix cotisants et adhérents. De notre absence d’implication dans la vie conventionnelle. De notre indifférence inconcevable à notre propre cause. A celle de nos familles.

 

Un ami syndicaliste du feu SNMKR (ou de ce qu’il en reste) me disait un jour : « Le kiné n’a pas encore suffisamment souffert pour être solidaire. Tant que l’acte moyen ne sera pas à 7 euros  et le nombre d’actes drastiquement limité, il ne bougera pas ses fesses ».

 

Mais, rassurons-nous, les référentiels, dès qu’ils seront dûment appliqués, et la poursuite d’une non-revalorisation plus que décennale, devraient quelque peu accélérer les prises de conscience…



UNCAM
L’ogre conventionnel

 

chhmwl7p

 

Il faut bien garder à l’esprit que l’UNCAM (Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie) n’est pas un « partenaire » conventionnel au sens où l’on aimerait l’entendre, mais un banquier d’Etat. Et, comme tout banquier, seul l’argent dicte sa froide conduite.

 

Son objectif, par l’intermédiaire de Frédéric Van de Roekeghem son actuel directeur (mais, au poil de grenouille près, ce fut égal des précédents et sans doute des futurs) est avant tout comptable.

 

L’UNCAM ne pense pas, elle dépense… avec grande parcimonie.

 

Elle n’a pas d’états d’âme, juste des Etats d’âme, ni pour mission première de savoir si la kinésithérapie va à vau-l’eau et de la doter des moyens d’éviter le marasme (çà, c’est le boulot des syndicats) mais de la maintenir dans une enveloppe financière âprement négociée (oukasifiée par Bercy, en vérité) et d’éviter - coûte que nous coûte - l’inflation des soins.

 

Pour autant, il serait erroné d’imaginer l’UNCAM comme un ogre sanguinaire voulant manger à la croque-au-sel les petits kinés. L’UNCAM se fout royalement de la kinésithérapie. Nous sommes, tant que nous restons dans son cadre budgétaire, le cadet de ses soucis. Il s’agit juste d’un « partenaire » particulièrement rugueux et qui veille avec vigilance sur les cordons de la bourse.

 

Comment se passe une « négociation » Conventionnelle ?

 

Elle est tri-partite - le pot de vaseline étant au milieu de la table - et nécessite donc, comme son nom ne l’indique pas, trois signatures et un suppositoire.

 

idsculpture

 

Il y a d’un côté (dans l’ombre en général) un représentant quelconque de la mère tape-dur en petit tablier rose, le banquier, et les dindons de la farce. Les dindons sont, historiquement, nos deux syndicats signataire et représentatif de la profession, FFMKR et SNMKR (ce dernier, plus une poignée d’adhérents du syndicat OK, s’étant rebaptisé UNION). Il va sans dire que le suppositoire et la vaseline, c’est pour eux…

 

La salle des « négociations » a une porte, que l’on peut claquer ou non selon son humeur.

 

Pour entériner un quelconque décret ou une modification de la Convention (avenant) il y a généralement un rêche monologue entre le banquier (qui veut évidemment nous entuber dans les grandes envergures) et les représentants de la profession. L’un parle, les autres oc tempèrent en regardant leur montre.

 

Ensuite, une fois le désaccord signé le fusil sur la tempe, tout ce petit monde se fait la bise et le paquet épistolaire atterrit sur le bureau d’un ayant droit de Jocelyne (sous Jospin, c’était un ayant gauche). Après nouvelle analyse (l’Etat a toujours le dernier maux) si cela convient, sa majesté des mouches paraphe définitivement.

 

Le décret prendra application au jour + 1 (allez comprendre pourquoi ? Le temps que le périodique arrive aux DOM-TOM, je suppose) de sa parution au « Journal officiel ».

 

Il est à noter que ce fameux jour peut varier considérablement selon le contenu de l’avenant. Il peut se manifester très rapidement (si l’Etat nous a vilement gaufré) ou très tardivement - voir jamais - si la profession a obtenu une quelconque augmentation des ses émoluments de mendigotes. Car - et c’est là une curiosité - les « dossiers » ont une sorte de capacité intrinsèque à savoir traîner plus ou moins longuement sur les bureaux ministériels.

 

Celui de notre réévaluation, pour exemple, prend la poussière depuis onze ans et sert de porte-soucoupes aux tisaneries du Ministère.

 

Autre petite singularité des « négociations » (mais, pour le coup, nous la partageons avec l’ensemble des autres professions) c’est que la signature d’un seul syndicat représentatif entérine le désaccord. Tout le philistinisme de l’UNCAM consiste donc à savoir surfer sur les dissensions entre nos deux compères majoritaires (ce qui, en soit, n’est pas bien compliqué vu qu’ils n'aspirent qu’à se foutre sur le blaze) et de donner à Alain pour retirer à Xavier qui, dès-lors, courra derrière le stylo signataire au Gallo…

 

La carotte, c’est les mannes abyssales de la Formation Continue.

Le bâton, c’est la menace de rompre la Convention (donc, plus de carotte).

Or, le champion toute catégorie WWF de la Formation Continue, n’en disconvenons pas, c’est la Fédé.

 

Intuitivement, nous comprenons bien comme il est peu aisé pour les Bergeronnettes d’avoir le champ (de carottes) libre sans un minimum de concessions à l’Etat et baisser culotte revendicative.

 

Il n’y a pourtant que deux moyens répertoriés, pour l’UNCAM, de tenir nos syndicats par les roubign’Ordre (ah oui, je l’avais oublié celui-là… donc trois) ; la brosse à reluire face à la concurrence et les fifrelins.

 

Tant que nos syndicats signataires auront besoin de l’argent d’Etat - et donc de rester dans la Convention - pour subsister (et la Fédé, en ce domaine, est bien plus engluée que le SNMKR) c’est la mort du petit-cheval contestataire.

 

C’est pour quoi nous proposons de longue date (mais autant s’adresser à des mules aphasiques) l’intersyndicale de front-commun et la reprise du « marché » de la Formation Continue par une entreprise indépendante des centrales mais d’intérêt collectif à la profession. Elle serait, par exemple, gérée par un directoire mixte, voir multipartite. 

 

Cela sous-entend, bien évidemment, que certains syndicats acceptent de s’appauvrir et de ne plus faire leur petit beurre qu’avec les cotisations adhérentes, les AGAs, la presse et la vente de quelques porte-clés. Et çà, gageons que ce n’est pas pour demain…


L'écume des jours

fantas35 

Cela ne fait plus de secret pour personne, 2009 sera la première année de « croissance négative » de la profession. Et ce, malgré près de 2 000 professionnels supplémentaires (primo-diprimés, collègues belgo-immigrants) la ba(ta)ve aux lèvres, venus s’étriper la galette hexagonale à AMK tiré. Les plaques fleurissent, les chiffres d’affaires dépérissent…

 

Les indices ne sont pas encore rendus officiels et le seront sans doute jamais (et pour cause, évitons de publier ce qui fâche) mais il s’agirait entre 2008 et 2009 d’une baisse des dépenses - donc d’activité de la masso-kinésithérapie - de 1.5% à 5% (il semble que le chiffre à retenir soit de 3.5%).

 

Dans le grand bain de la « crise planétaire » - ou celle que l’on essaie de nous faire avaler - liée à la déroute du collectif bancaire, cela, notre participation à la déflagration générale et à l’effort de redressement collectif, pourraient presque paraître dérisoire, même justifiable, sauf que…

 

Sauf que les « référentiels - qui diagnostiquent près de 30% de chute de notre activité lorsqu’ils seront efficients - ne le sont pas encore. C’est pour cette année.

 

Sauf que l’EPP (Evaluation des Pratiques Professionnelles), lorsqu’elle sera en pratique, laisse entrevoir pour bon nombre d’entres-nous un retour chapitré sur les bancs de l’école ou de la Formation Continue juteuse des syndicats signataires, faute de reconduction de son droit à exercer (qui saurait rêver d’un meilleur « quota » ?).

 

Sauf que notre lettre-clé n’a pas été réévaluée depuis onze ans, durant que le « coût » de la vie, lui, galopait cahin-caha sa petite existence, et augmentait de 25%. En 1998 je payais mon « petit noir » quatre francs. Aujourd’hui, en 2010, au même café, je le paie 1.20 euro (soit 7.80 francs). Moi, mon AMK est toujours à 2.04 euros…

 

A ce stade de notre réflexion, il n’est évidemment plus question pour nous « d’effort de guerre » juste et adapté, mais de pillage en coupes réglées de nos ressources et d’être le cochon-tirelire d’un Grant-Tout qui nous échappe. De toute évidence, « quelqu’un » fait sa pelote de laine sur notre dos…

 

De tous les maux qui montrent leur bout de nez pour 2010, et qui devraient en toute logique éradiquer les plus faibles d’entres-nous, nous n’avons pour le moment à subir « que » la pression itérative des caisses d’assurance maladie sur le prescripteur. Aucun texte, aucun amendement, aucune obligation légale, juste du non-dit entre quatre-yeux du médecin contrôleur au médecin prescripteur. Et le résultat, pour l’UNCAM, dépasse déjà toute espérance ! Imaginons donc ce qu’il adviendra de nous lorsque le Journal Officiel et sa cohorte de mesures castrantes prendront le relais…

 

Dans l’imaginaire collectif, beaucoup parmi nous conceptualisent que le généraliste ne prescrit pas - ou plus - car il est intéressé financièrement à la chose, et qu’il touche le « chèque de la honte ». C’est une méprise, un lieu commun. Le généraliste, dans son grand ensemble, n’appointe pas un fifrelin en cette affaire. Seul le motive la loi du moindre emmerde, du plus petit harcèlement administratif des caisses, convocations, courriers, ou mises en demeures de devoir se justifier. Il lui appartient de respecter un « profil prescripteur » ou l’enfer contrôleur se déchaîne contre lui et affole les gyrophares UNCAMiens.

 

Il existe cependant une toute petite poignée de toubibs - car médecins, à mon sens, est encore leur faire trop d’honneur - qui « en croque » indiscutablement. C’est vraiment portion congrue du biotope médical (pour tout vous dire, en Seine-et-Marne, plus grand département de France, il n’y en a qu’un ou deux). Ils ont un nom très particulier, qui dans l’instant m’échappe (car, curieusement, même l’abjecte est nommé) genre « médecins-référentiels » ou « médecins collabos» ou quelque chose comme çà (j’y aurais largement préféré le doux nom - ô combien plus opportun - de médecins banquiers). Ils ont passé (et signé) un contrat avilissant avec la sécurité sociale contre argent sonnant et trébuchant, dont l’objet est de toucher quelques euros en échange de leur moindre prescription. Ce sont en général des toubibs en mal de carrière ou de clientèle, dont le seul talent professionnel n’aura pas suffit à leur assurer pitance. Ils font donc appel à des artifices rémunérateurs.

 

Ce type de « médecins » ne gagne pas sa vie ni ne fait profession en soignant ses contemporains, mais en ne les soignant surtout pas. Le stylo ordonnancier (et donc le patient) est vécu comme une source de revenus. C’est le pompier pyromane, ou le joueur de foot cul-de-jatte.

 

Bien sûr, nous pouvons toujours imaginer, dans ce petit amas de Jésus-Christ rédempteurs ou de praticiens vénaux, que certains aient une vision macro-économique, une vertu budgétaire chevillée au corps et le souhait impérieux de participer à redresser les comptes de la Sécu et donc de la Nation. Mais pourquoi, alors, passer contrat juteux et toucher aumônes de leur philanthropie ? Tout cela devient éminemment suspect…

 

La réalité c’est que l’UNCAM n’avait nul besoin des « référentiels » ou de l’EPP - et de l’Ordre encore moins - pour épargner une partie des défaillances de la rentrée de l’impôt social sur le rade du  kinésithérapeute. Une bonne petite pétoche bien sonnée, collée aux prescripteurs - et tout le démontre - suffisait grandement.

 

Le reste, c’est juste l’histoire d’un kinonocide programmé, auquel - et ce n’est pas faute de l’avoir démontré tout au long de ces colonnes - vous devez, consœurs et confrères, vous préparer sans vous laisser surprendre. De votre capacité à anticiper l’avenir dépendra votre capacité à survivre. Ce qui est certain, c’est que le kiné de demain ne sera pas celui d’aujourd’hui, ni nous ne serons aussi nombreux à ripailler à l’auge commune.

 

L’avenir de la profession, c’est beaucoup d’à peler pour peu de revenus… 
  

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :