Un loup dans la bergeaurie (lire la suite)

L’insipide rôle des syndicats « signataires » 

 


Scotchés au fauteuil à la moindre accélération de l’UNCAM (Union des Caisses d’Assurance Maladie) il ne faut pas leur prêter plus d’importance qu’ils n’en ont dans notre faillite. D’ailleurs, ils n’en ont aucune. Gageons que s’ils n’existaient pas - nos syndicats « signataires" qui signent tout (d’où leur nom) - la chose serait très peu différente pour nous, sans aucun doute, car ils n’ont plus la moindre capacité d’opposition face aux déferlantes d’Etat.

 

On aura lu tout et n’importe quoi sur les raisons de l’impuissance de nos syndicats à savoir faire respecter à minima notre profession par un Pouvoir traditionnellement fort et centralisateur. L’une des inepties les plus courantes est de dire que nous autres, kinésithérapeutes, nous souffrons intrinsèquement d’une sous-représentation syndicale. C’est évidemment faux puisque notre profession est presque deux fois plus syndiquée que la moyenne nationale des autres corps de métier (10% contre 6%). Et, pour une profession libérale, donc de boutiquiers ego-centrés sur leur unique pas-de-porte, c’est plutôt pas si mal…

 

Nous ne souffrons donc pas d’une sous-représentation syndicale, mais d’une mal-représentation syndicale.

 

La raison est extrêmement simple et tient en quelques mots : de long-feu nos centrales ne roulent plus pour nous, mais pour elles. Sortes d’électrons autarciques devenus financièrement presque libres du cotisant, usine à pétrodollars, elles n’ont plus qu’un lointain souvenir - un rapport vaguement populiste nécessaire à la « représentativité - avec la défense de la profession.

 

Etre un syndicat « représentatif et signataire » aujourd’hui, c’est être une entreprise du BTP. On a de l’AGA, de la Formation Continue, de beaux immeubles en plein Paris, et tout plein de salariés et de bouffeurs de jetons de présence à faire vivre au quotidien, et qui espèrent un avenir dans l’Ordre, dernier ascenseur social en vogue.

 

Or, et là est bien l’enjeu, à trop protester, à trop revendiquer pour le mieux-être de la profession, on risque tout bonnement de ne plus être le chouchou du Prince et - pire encore ! - de sortir de la Convention. Or, sortir de la Convention, c’est dire Macache-Bonnot aux subsides colossaux des budgets de la Santé…

 

On ne peut donc plus protester. L’Etat - et c’est peu de le dire - tient nos syndicats par les couillettes financières, d’où leur peu de testostérones…

 

On ne se pose plus la question de savoir si l’on signera ou non le dernier oukase invraisemblable de l’UNCAM, mais si, on le fera plus vite et mieux que « l’autre »…

 

Alors, s’étonner de quoi ?…

 
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